Prof. Hartwig Derenbourg, Paris an C.H.B. 1900-1907

HA.VI. Nachl. C.H.Becker. Nr.164

1. Derenbourg an C.H.B. Paris, 8.5.1900

30, Avenue Henri-Martin

Monsieur le Docteur,

Vous n’êtes pas inconnu pour moi et j’ai entrevu à la Bibliothèque de l’Ecole des Langues orientales votre Ibn Al-Djanzî (évidemment Ousâma et Becker) que je regrette bien de ne pas posséder.

Quant au m(anuscrit) de l’Escurial 1698 (Casiri 1693), j’ai certainement sur lui une notice que je rechercherai un de ces jours à votre intention. Je ne connais pas le nouveau bibliothécaire de l’Escurial, c’est assurément un frère Augustin nouvellement installé, son prédécesseur, le Père Lazcano étant mort il y a quelques mois. Vous pouvez travailler là bas et je vous ferai au besoin donner tous les renseignements nécessaires. Votre bien dévoué Hartwig Derenbourg.

 

2. Derenbourg an C.H.B. Paris, 23.5.1900

Monsieur le Docteur,

Merci pour votre Ibn Al-Djanzî ! Quant à Ibn Al-Kalbî, voici tout ce que je trouve dans mes notes prises en 1880 à l’Escurial.

Ecriture asiatique, 265 feuillets, 17 lignes à la page (es folgen arabische Hinweise) ; manuscrit daté de 616 de l’hégrie ; commencent sans introduction. (Weitere arabische Hinweise).

Le Père Augustin, actuellement bibliothécaire à l’Escurial, était à Paris la semaine dernière, mais je ne l’ai pas vu. Si vous allez là-bas, veuillez me prévenir, je vous procurerai toutes les facilités ayant beaucoup d’amis excellents là-bas et étant membre honoraire de l’Académie de l’histoire de Madrid.

Recevez avec mes vœux pour le succès de votre travail mes meilleurs compliments.

Hartwig Derenbourg

 

3. Derenbourg an C.H.B. Paris, 15.8.1900

z.Z. Macolin/CH, Kurhaus

Mon cher Confrère,

Le Bibliothécaire de l’Escurial était à Paris à la fin de juillet et je ne sais s’il est rentré au bercail. C’est un Père Augustin, cet ordre étant installé dans le Palais de San Lorenzo. Son prédécesseur était un peu orientaliste ; il ne l’est pas du tout. C’est au Palais Royal à Madrid qu’il faut vous adresser pour être autorisé à travailler. Mais si la permission n’est pas arrivée au couvent on vous communiquera des manuscrits pour vous permettre de l’attendre sans vous faire perdre votre temps.

D’ailleurs, je rentre à Paris le 2 septembre au soir pour assister le lundi 3 septembre à l’ouverture du Congrès de l’histoire des religions. C’est à ce Congrès que je passerai tout mon temps du 3 au 8 et que vous serez sûr de me trouver. Le 3, ce sera au Palais des Congrès ; du 4 au 8 à la Sorbonne (section de l’islamisme et des réligions sémitiques). Je serai très heureux de vous y voir et de causer avec vous. Votre tout dévoué Hartwig Derembourg.

 

4. Derenbourg an C.H.B., Granada Paris, 30.10.1900

Cher Confrère,

Merci de votre envoi ! Je vois avec plaisir que votre ‘Omar II est le commencement d’une série, où vous chercherez à éclaircir l’histoire si obscure des Omeyyades. Il me semble que vous n’avez pas assez tenu compte d’un passage de Mas’oûdî, Prairies d’or, v.418, d’après.

lequel ‘Omar aurait été désigné par Soulaimân comme son successeur ; voyez aussi le passage du Fahtîr relatif à (arab. Text)

Publierez-vous votre M(anuscrit) 2027 ou désirez-vous que je vous recommande la publica-tion comme thèse à un de mes élèves. Si vous êtes de retour d’Espagne, vous m’obligerez en me donnant des nouvelles de vos études là-bas.

Votre bien dévoué Hartwig Derenbourg.

 

5. Derenbourg an C.H.B. Paris, 10.5.1902

Mon cher Confrère,

573-700

Merci pour votre très intéressante plaquette ! Il (weggelocht !) a pour moi une opportunité toute particulière, j’imprime en ce moment un second vol(ume) de ‘Oumâra qui paraîtra à la fin de l’année, qui contiendra des épîtres en partie historiques de ‘Oumâra et une biographie française plus courte, mais dans le même genre que Ma vie d’Ousâma.- Si ces épîtres pouvaient vous être utiles, je pourrais dès à présent vous en adresser un exemplaire des bonnes feuilles. Moi aussi, j’inspire Al-Moushassin dans monCat(alogue) de l’ Escorial II, p.4

(encore inédit), à propos de Esc(urial) 714. Votre note sur Ibn Al-Bâkîlânî, me pousse à vous recommander ce que j’ai dit p.16 dans mes Manuscrits de la Collection Schafer que je vous adresse par ce même courrier. Je vous indique aussi p.22 le vol(ume) d’Ibn Al-Baisânî qui a droit de cité parmi les historiens, comme vous le constatez p.24 de Makrizî ? Il cite quelquefois ‘Omâra, quoique vous en ayez dit, mais assez rarement. Pour Ibn Mîsar ou (unleserlich, Stempel) , je vous rappelle (unleserlich) H. Derenbourg

 

6. Derenbourg an C.H.B. Paris, 11.6.1902

Cher Confrère,

par ce même courrier je vous envoi les pages 1-8, en bonnes feuilles, de mon ‘Omâra. Si vous y découvrez quelque grosse faute, quelque incorrection graves, faites moi part de votre rectification, enfin que je puisse encore l’utiliser.

En m’informant de l’arrivée de mon paquet contenant aussi les pages 49-64 de mon (arab. Text) par Ibn Khâlanaihi, dites-moi si vous n’en possédez rien encore et si vous aimeriez recevoir le reste. Dans ce cas, je vous l’adresserai.

A vous très cordialement Hartwig Derenbourg.

 

7. Derenbourg an C.H.B. Paris, 30.10.1903

Cher Confrère,

Merci pour le 2e fascicule des Beiträge. Ils ont été d’autant plus les bienvenus que je m’occupe en ce moment plus assidûment de l’Egypte musulmane en préparant la partie française de mon ‘Oumâra du Yémen, une bibliographie semblable à celle que j’ai consacrée à Ousâma. Avez-vous des notes sur le XIIe siècle en Egypte ? Seriez-vous disposé à me les communiquer ou m’en faire profiter en lisant une épreuve de mon volume dont l’impression va commencer ? En attendant, je vous envoie par ce courrier le 2e tome de ma Partie arabe.

Votre bien dévoué Hartwig Derenbourg.

 

8. Derenbourg an C.H.B. Paris, 7.11.1903

Cher Confrère,

En réponse à votre lettre du 2 (novembre), je vous demande d’abord si vous avez à votre disposition notre m(anuscrit) 6068 provenant des fonds Schafer des (arab. Text). En a-t-on découvert un exemplaire complet et où? Vous feriez peut-être bien de venir à Paris examiner deux m(anuscrits) non-catalogués encore et qui appartiennent peut-être à votre ouvrage, sûrement à des ouvrages a lognes (illisible?). Je pourrais vous fournir quelques renseigne-ments à ce sujet. Vous m’obligerez en me prêtant votre copie du Mougrib d’Ibn Sa’ûd au sujet des Fatimides.

Quant au Moukaffâ de Makûzî, regardez, je vous prie, dans l’index de ma partie arabe s’il y a des personnages dans la biographie me serait utile. De même pour Sibt Ibn Al Djanzâ.

Merci d’avance ! Votre bien dévoué Hartwig Derenbourg.

 

9. Derenbourg an C.H.B. Paris, 15.11.1903

Mon cher Confrère,

Vos manuscrits me sont parvenus et je vous prie de m’excuser si je ne vous en ai pas encore accusé réception. Ce que je regrette, c’est que j’y trouverai si peu de matériaux pour ma ‘Vie de ‘Oumâra.

Je compte toujours sur votre collaboration et vous recevez une épreuve que vous parcourrez sans la limite où cela vous sera possible.

Croyez à mes meilleurs sentiments. Hartwig Derenbourg.

 

10. Derenbourg an C.H.B. Paris, 13.12.1903

Cher collègue,

Merci de vos observations et je vous prie de m’en faire de semblables, dans la même mesure, pour les feuilles suivantes, à mesure qu’elles vous parviendront, trop lentement à mon gré. Mais, j’ai tant d’autres occupations !

Ibn Schaîdâde n’a rien sur ‘Oumâra. Son œuvre est publié in-extenso dans Histoires orientaux des croisades III, en tête avec traduction française par De Slanes.

W.Popper a été mon élève, c’est moi qui l’avais poussé vers Ibn Tagnîbardî, mais je croyais le projet abandonné par lui. Je le rappelle pour le lui rappeler.

Je suis très curieux de voir le livre d’Else (ai-je bien lu le prénom ?) Reitemeyer, Beschreibung Ägyptens im Mittelalter. Vous m’en donnerez votre avis à l’occasion.

Bien à vous Hartwig Derenbourg.

 

11. Derenbourg an C.H.B. Paris, 28.1.1904

Cher Confrère,

Il y a un petit entracte dans mes publications à cause d’autres occupations urgentes. Mais je ne tarderai pas à imprimer les feuilles 4-6 et vous en aurez la primeur ; car je compte sur vos précieuses observations préventives.

Votre bien dévoué Hartwig Derenbourg.

 

12. Derenbourg an C.H.B. Paris, 15.3.1904

Cher Confrère,

A tout hasard je vous envoie les placards 9-11 de mon ‘Oumâra dans l’espoir que vous aurez encore le temps de la lire avant votre départ pour l’Italie. Sinon, ils dormiront jusqu’à votre retour. Quant au placard 12 mis en pages, vous l’aurez probablement seulement après votre réintégration au domicile badois. Désirez-vous au fur et à mesure un exemplaire des feuilles tirées ? Je tiens à votre disposition 1-3.

Bon voyage et bon plaisir ! Hartwig Derenbourg.

 

13. Derenbourg an C.H.B. Paris, 24.5.1904

Cher Confrère,

Il y a quelques jours, je vous ai envoyé une épreuve de ma feuille 6 pour recueillir éventuellement vos observations, cette feuille n’étant pas encore tirée. Vous m’obligerez en m’envoyant vos propositions en vue de sa mise au point par retour du courrier. Les feuilles 1-5 sont tirées.

Votre bien dévoué Hartwig Derenbourg.

 

14. Derenbourg an C.H.B. Paris, 21.4.1906

Cher Confrère,

Merci de m’avoir envoyé votre suggestif travail sur la chaire dans le culte du vieil islâm. Pour ma part, j’ai peiné à déraciner ma vieille conception de l’endroit d’où l’on parle, archaiquement conservé en éthiopien, comme (unleserlich, arabisch ?) écrit «désignation des Corans à l’origine, et ce propos, je vous signale (hebräischer Text) dans une inscription sabéenne C.J.S.106, l.1. J’ai traduit ‘forteresse’ d’après ‘guerre, combat’ ; s’agirait-il peut-être d’un (arabischer Text) ?

En attendant que paraisse votre 3. Heft1, que j’attends avec tant d’impatience et que vos papyrus vont encore retarder, je vous prie de me faire savoir si vous avez quelque note sur les 2 personnages suivants : (Arabische Namen). Ce sont deux révoltés cités dans ‘Oumâra, un autre retardataire, dont je ne tarderai pas à renouer la chaîne longtemps interrompue.

Donnez-nous, à notre vieux ménage, des nouvelles de votre jeune couple.

A vous très cordialement Hartwig Derenbourg.

 

15. Derenbourg an C.H.B. Paris, 15.6.1906

Cher Confrère et Ami,

Merci pour l’envoi de votre beau livre. Je lui ai fait bon accueil et j’en ferai l’objet d’une notice dans le Journal des Savants. Je viens de le faire acheter par le Département des manuscrits de notre Bibliothèque Nationale et par notre Bibliothèque de l’Université. Un autre résultat de votre publication est que trois de mes élèves vont se mettre à un premier examen de nos papyrus arabes du Louvre. Je vous tiendrai au courant de leurs impressions.

Pour (arabischer Name), je trouve dans un m(anuscrit) à plusieurs reprises (arab. Text). Qu’en pensez-vous ?

Pour vos manuscrits donnez-moi encore un peu de délai, à moins d’urgence.

Votre bien dévoué Hartwig Derenbourg.

 

16. Derenbourg an C.H.B. Paris, 13.7.1906

Cher Collègue,

Vous avez mes pleins pouvoirs pour votre papyrus. Seulement veuillez nous en réserver la publication, sous votre nom bien entendu, dans les Notices et extraits : car il fait partie d’un lot acquis par l’Académie des inscriptions et belles-lettres.

Croyez à mes sentiments d’affectueuse confraternité.

Hartwig Derenbourg

 

17. Derenbourg an C.H.B. Paris, 4.6.1907

Cher Confrère,

Par ce même courrier, je vous retourne enfin les trois cahiers d’ Ibn Sa’îd et la note d’Ahmad Zakî, ainsi que les pages 273-275 en épreuves de mon ‘Oumâra. Il sera temps de les regarder lorsque prochainement vous aurez reçu de nouveaux placards. Mon volume a subi une inter-ruption forcée parce que j’ai dû reprendre énergiquement les travaux du C.J.S., sans compter les obligations de mes cours (plus de 40 élèves cet hiver) et les devoirs sociaux d’une grande ville.

C’est ce surmenage qui m’a empêché de vous remercier, comme je l’aurais dû de votre Christentum und Islam. Toutes les religions des peuples civilisés se valent. A côté de leur valeur historique, elles apportent à la misère humaine des consolations, dont une élite peut seule se passer. Quel appui elles sont pour les gouvernements ! Quel concours plus général elles leur apporteraient?; s’ils tenaient l’égalité entre toutes les confessions, si, par des exclusions injustifiées ou par des contraintes immorales, ils ne jetaient pas dans l’opposition les exilés de l’intérieur ! Un souffle libéral anime votre exposé, mais pas encore aussi libéral que je voudrais.

Merci encore de votre prêt et de votre patience à m’en laisser jouir ! Prévenez-moi aussitôt qu’il sera revenu au bercail.

Paraîtra-t-il bientôt un deuxième fascicule de vos Papyri? J’ai retenu au Journal des Savants de 1908, vers mars ou avril, la place pour un compte-rendu important qui étudierait l’importance et l’état de la papyrographie arabe. Il gagnerait s’il pouvait se rapporter en même temps à votre deuxième livraison. En passant, je vous rappelle mon papyrus, pour lequel nous souhaitons un vrai mémoire de vous:textes, traduction et commentaire qui seront publiés sous votre nom et responsabilité.

Croyez à mes meilleurs sentiments Hartwig Derenbourg.

P.S. Ma femme et moi, nous espérons venir à Bâle pour la réunion de la D.M.G2 et nous serions enchantés de vous y rencontrer ainsi que Frau Professor.

 

18. Derenbourg an C.H.B. Paris, 15.6.1907

Cher Collègue,

Selon votre désir, je vous renvoie le manuscrit arabe de Sibt Ibn Al-Djanzî que vous avez bien voulu laisser si longtemps entre mes mains. Recevez mes remercîments.

De mon ‘Oumâra du Yémen vous avez dû recevoir les 17 premières feuilles tirées. Les placards de la 18e ne tarderont pas à vous parvenir. Je fais en ce moment réimprimer la p.202, afin d’y substituer l-9 de la Date (weggelocht) du dix février 1162 à la date erronée qui s’y était glissée. Meilleurs compliments. Hartwig Derenbourg.


1 Der Islam

2 Deutsche Morgenländische Gesellschaft